Action poétique en Allemagne
- Invitation Celan-Rühle
NRW, 1997-2001
Nommé pour assurer la promotion du français, j’en profitais aussitôt pour promouvoir la poésie de langue française.
La langue française est certes une langue vivante, une langue du sport, une langue essentielle pour gagner un emploi, elle n’en reste pas moins une langue de culture, une langue littéraire. La promouvoir en ignorant la diversité des motivations du public serait se priver d’atouts majeurs. Le charme d’une langue, la fascination qu’elle exerce échappent aux argumentaires rationnels.
C’est à partir de ce constat qu’une action en faveur d’une meilleure connaissance de la poésie française contemporaine a été inaugurée à partir de 1998 par l’Attaché de coopération pour le français de Rhénanie-du-Nord/Westphalie. Cette action prend en compte aussi bien les publics scolaires et universitaires que celui des auteurs, traducteurs et même du public a priori le plus indifférent à la littérature. Elle est constituée de lectures, de conférences dans les établissements scolaires, bibliothèques et salles classiques mais aussi d’expositions, de concerts, d’affiches et de pages Internet.
La première étape a consisté à prendre connaissance de l’état de la perception de la poésie française contemporaine en Allemagne. Alain Lance, Directeur de la Maison des Ecrivains à Paris, poète lui-même et traducteur de Volker Braun ou Christa Wolff a été notre guide en la matière. Depuis un colloque tenu en janvier 1985 à Düsseldorf, aucune tentative importante de ce type n’a été menée [Actes du Colloque „Französische Litteratur in deutscher Sprache. Eine kritische Bilanz“, 14-16.0.1985, Robert Bosch Stiftung Gmbh].
Les poètes français contemporains en dehors de ceux de l’oulipo sont assez peu connus en Allemagne. Deux anthologies ont été publiées : Résonances d’Eugen Helmle, parue chez Peter Kirchheim en 1989, et Wahre Liebhaber... d’Alain Lance et Nicole Bary, parue aux éditions Janus Press Pixis en 1997.
Alors que les revues françaises de poésie connaissent une incroyable croissance, qui le sait en Allemagne ? Dans les établissements secondaires allemands, la poésie française, quand elle est abordée, part de Baudelaire pour s’arrêter à Prévert.
La création poétique allemande contemporaine a fait l’objet d’une communication lors d’un colloque organisé par le Goethe Institut Bordeaux, mais les deux sphères communiquent assez peu [Allemagne d’aujourd’hui, n°148, avril-juin 1999.].
Notre action en faveur d’une représentation renouvelée de la langue française nous a conduit à développer une stratégie sur plusieurs années. Plutôt que d’imposer un projet, d’exporter des auteurs nous avons cherché à accompagner des manifestations existantes, à gagner la confiance de leurs organisateurs pour mettre en place des rencontres.
I. Les Lyrikertreffen de 1999
Voir article Rencontres poétiques / Lyrikertreffen 1999
La première opportunité fut de soutenir des Rencontres poétiques en finançant les voyages et lectures de cinq poètes francophones à Münster en 1999. Cette initiative ancienne est reconnue comme une des plus importantes d’Allemagne, dans un environnement de grande tradition universitaire. Le Service culturel de cette bonne ville organise tous les deux ans des Lyrikertreffen : Jacques Roubaud, Pierre Alféri, Michelle Grangaud, Philippe Cantraine, Emmanuel Hocquard ont été appelés à lire leurs textes, à les présenter tout une longue soirée au théâtre municipal(devant un peu plus de quatre-vingts auditeurs).
II. Le Printemps des Poètes 2000
Une série de manifestations consacrée à la poésie et ses revues en France et en Allemagne a été organisée par l’Institut français de Düsseldorf au cours de ce premier semestre. Ces expositions visent à mettre en scène la poésie, à en faire connaître l’actualité. Elles ont été l’écho du „Printemps de la Poésie“ inauguré en France en 1999 et reconduit cette année. Mais il s’agissait aussi de faire se rencontrer des auteurs, des peintres, des sculpteurs, des responsables de revues littéraires des deux pays.
La première phase a débuté en février avec la tenue simultanée de deux expositions „Spleen de Paris“ au Heinrich Heine Institut et „Catastrophe“ à l’Institut français, ces projets furent les fruits de la coopération entre les deux institutions. Les deux projets des deux côtés de la même rue se complétaient heureusement et montrèrent bien que la poésie n’est pas morte ! A la même époque l’opéra de Hambourg produisait Poetry sur des textes d’Edgar Allan Poe et une musique de Lou Reed, à Düsseldorf, la Kunst Sammlung de NRW intitulait une grande exposition consacrée à la production artistique de la fin de siècle en s’inspirant de Rimbaud Ich ist etwas anderes, enfin la grande institution alternative Zakk organisait plusieurs jours de Slam Poetry !
- Le "Spleen de Paris" au Heine Institut
- Vernissage du "Spleen" à l’université de Münster
II.1. „Spleen de Paris“
Les visiteurs pouvaient, grâce à „Spleen de Paris“, exposition de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, découvrir l’atmosphère de Paris au XIXe siècle et les relations qu’ont entretenues avec elle Nerval, Baudelaire, Apollinaire et Rimbaud. Les photographies de Marville et Atget, les poèmes en version originale et traduits fournissaient un support pédagogique idéal. Tous les frais furent pris en charge par le Heine Institut y compris l’invitation du commissaire de l’exposition. L’Institut français a financé une conférence de Jean-Paul Avice à l’Université de Düsseldorf.
La publicité organisée parallèlement par l’Institut Heine et l’Attaché de coopération pour le français a permis d’accueillir des groupes d’élèves en plus d’un public d’adultes.
La décision a été prise par le C.C.C.L de Düsseldorf d’acheter cette exposition pour la faire tourner dans les bibliothèques et les lycées du Land (coût pour le C.C.C.L. 4000 DM).
- Catastrophe II
II. 2. „Catastrophe“, installations lyrico-plastico-picturales franco-allemandes
„Catastrophe“ est le nom donné à une série de manifestations destinées à faire se rencontrer de manière expérimentale des artistes de la scène dusseldorfoise et des Français ; et ce dans l’espace de la galerie-bibliothèque de l’Institut français, avec ses avantages et ses contraintes. Cette salle comme notre mission ne nous permettent pas de jouer aux galeristes ou aux conservateurs de musée. Il s’agit plutôt de favoriser la mise en place d’un atelier, d’un laboratoire où la langue joue toujours un rôle particulier. La proximité des livres de la bibliothèque, la présence d’ordinateurs connectés à Internet, l’usage d’une vidéo permettent de travailler sur plusieurs supports et de faire déborder la manifestation vers d’autres champs d’intérêt. Il fallait attirer un nouveau public plus jeune, proposer un événement et dans le même temps l’accompagner de façon documentée. La bibliographie-papier des revues de poésie française, la mise à disposition du fonds poésie de l’Institut, renouvelé pour l’occasion, une vaste sélection de sites Internet consacrés à la poésie francophone sur un poste en libre accès constituaient cet environnement.
L’événement fut le résultat d’une rencontre avec une certaine Szene de Düsseldorf qui se tient à l’écart des activités plus conventionnelles de l’Institut. Si cette ville a une identité en dehors des manifestations ostentatoires de réussite sociale il faut la chercher entre la Kunst Akademie, les ateliers d’artistes, leurs bistrots favoris et les galeries. C’est aussi pour explorer et toucher ce terrain que notre action a été conçue. En octobre, l’installation Chistera sur art et rugby avait déjà concerné les jeunes artistes de la Ville, avec Marie-Hélène Delemolle, diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges et de la Kunst Akademie. Voir Chistera - Marie-Hélène Delemolle
Catastrophe I : Un peu avant l’instant fatidique :
Pour illustrer ce que peut être la relation entre un auteur et un artiste plasticien, l’Institut français a invité en février Wolfgang Weck et Winfried Lührs. Wolfgang Weck publie depuis deux ans une série de fascicules, „Strips“ qui s’insèrent dans une recherche sur la narration et ses formes. Influencé par l’écriture de Samuel Beckett, de Gertrud Stein et de Marguerite Duras autant que par le cinéma et la photographie, Wolfgang Weck rend compte dans ses textes de ce qui relève du surréel, de nos pulsions les plus profondes. Autour de nous la violence est omniprésente ; l’écart entre l’anodin et le dramatique, entre la morne répétition du quotidien et l’apparition de ce qui est fatidique, reste d’une incroyable minceur. Pour chaque cahier, un artiste a été invité à travailler sur le texte, dont certains fort connus comme Fritz Schwegler, Professeur à la Kunstakademie. Wolfgang Weck a invité cette fois son ami Winfried Lührs à participer à ce projet. Winfried Lührs est issu de la Kunstakademie, il a des attaches multiples en France et notamment à Paris. Son oeuvre est imprégnée de cette atmosphère parisienne. Il a notamment composé une série de toiles pour accompagner la diffusion d’une version de l’Ecume des Jours de Boris Vian destinée à Arte. Son oeuvre très colorée est proche du monde, pleine d’ironie et de tendresse, même si la cruauté n’en est pas absente. Ses toiles sont collectionnées en Allemagne et en France. Le Président de la République fédérale Johannes Rau compte parmi ceux qui le soutiennent ; il s’était fait représenter le soir du vernissage qui a réuni de nombreux représentants de galeries, des artistes. Pour la plupart ils mettaient les pieds pour la première fois à l’Institut. Un saxophoniste, lui même issu de la Kunstakademie, improvisa librement dans le cadre de l’installation.
Voir Winfried Lührs "Un peu avant l’instant fatidique"
La rencontre entre les artistes participant au projet de Strips est aussi la rencontre de deux langues, de deux univers de référence. Les cahiers rédigés en version bilingue, mis en page avec les oeuvres de l’artiste invité, forment la trace essentielle de cette rencontre. Une grand panneau d’affichage publicitaire fut détourné au profit de ce projet pendant quinze jours dans la Ratingerstrasse, la plus „artiste“ des rues de Düsseldorf.
Ces projets ont été relayés sur Internet sous „biling.de“ et „ohmegatzo.de“. Un concours de poésie destiné aux élèves du Secondaire fut lancé en même temps.
Catastrophe II : Le corps de l’Ombre
Voir Gosti et le "Corps de l’ombre"
En mai une deuxième manifestation fut organisée. Elle fut ouverte par une journée de la Poésie avec une conférence d’Alain Lance sur la poésie française contemporaine à l’Institut français et suivie d’une lecture du même auteur au Heinrich Heine Institut. Le vernissage de Catastrophe II, avec toujours le saxophoniste Michaelis précéda une réception pour les différentes personnalités présentes.
Le cahier „Strips 8“ fit une nouvelle fois l’objet d’un travail collectif de traduction au sein du groupe Sélavi et d’une rencontre entre le texte de Wolfgang Weck et un sculpteur et dessinateur français, Gosti. Ce dernier est un artiste connu en France, exposé et présent aussi bien aux Pays-Bas, en Belgique, qu’en Allemagne. Il a élaboré cette installation tout à fait originale après avoir lu le texte de W. Weck. L’idée de travailler le métal pour élaborer une sorte de bande dessinée l’a énormément motivé. Renvoyer aux concepts d’ombre et de corps, par-delà la référence aux primitifs, lui a permis de réunir des supports aussi différents que le bois, le métal et les radiographies industrielles.
Pour accompagner les manifestations, l’Institut français continua de s’afficher ! Les panneaux digitalisés d’Infoscreen furent mis à profit les 5 et 6 avril, à l’occasion du Vernissage de Catastrophe II, dans les gares de U-Bahn de la ville (opération gratuite).
Célébrer le Printemps des Poètes à D’df, permettre une rencontre entre artistes, spectateurs, lecteurs français et allemands était notre objectif. Aussi cette campagne d’affichage n’était pas une simple campagne publicitaire : c’était une manière de s’inscrire dans le paysage de Düsseldorf, à deux pas de la Kunstakademie. Après l’affiche signée Winfried Lührs qui avait interpellé les passants en février, la grande et ironique photo de Gosti intriguait .
Le coût global de l’opération Catastrophe I et II a été de 7000 DM (livrets, expositions, affiches, lectures et réceptions).
- Gosti dans le métro
Ce Printemps des Poètes a été un évènement très particulier dans sa conception et ses implications. Il a été l’occasion de nouer des relations de confiance avec le Heinrich-Heine-Institut, de montrer aux responsables des arts et des lettres de la ville et du Land que nous pouvions être un partenaire novateur. La presse a accueilli de manière favorable les projets. Le Medienzentrum de Düsseldorf a enregistré un film pour ses archives et un reportage a été effectué pour un site Internet de Cologne.
La fréquentation des salles est restée cependant en-deçà de nos espérances. Des visites de classes furent organisées en parallèle avec le Heine Institut.
II.3. Le concours de poésie pour lycéens allemands
Ce concours a d’abord visé les lycées à section bilingue. Lors des visites de classes, comme lors de nos contacts avec les établissements, l’intérêt des élèves a paru grand, mais les enseignants arguaient du manque de temps et de la difficulté de ce concours. Au total cinq établissements ont répondu, mais une seule candidate a fait un travail honorable sur Aimée Césaire.
Elève de la Hildegardis-Schule de Bochum elle a reçu son Prix le jour de la remise du Baccalauréat dans son établissement. Son professeur gagne un séjour en Belgique offert par la Communauté francophone de ce pays ; ce cadeau s’inscrit dans le cadre de l’action entamée pendant la Décade de la Francophonie (conférence de presse à Bochum le 26/10/00).
II.4. L’exposition des „Cent-vingt Poètes d’aujourd’hui“
Le Centre Régional des Lettres de Languedoc-Roussillon nous a prêté gracieusement l’exposition consacrée à la création poétique contemporaine. Elle a été expédiée à l’Université de Münster. Elle continuera de tourner cet automne : Kreuzgasse Gymnasium à Cologne.
- Programme culturel de D’df
- Présentation du projet Celan-Rühle
III. Le Printemps des Poètes 2001, du 1er mai au 15 juin 2001
Dans la continuité des opérations mises en place en 1999 et 2000, mais aussi dans le cadre de l’année européenne des langues, nous élaborons une série de projets pour le Printemps des Poètes 2001 en Rhénanie-du-Nord/Westphalie.
Notre principal objectif est de recueillir en termes de public et d’image le bénéfice d’une action de fond.
III.1. Une exposition „Résonnances/Rezonanz“, la rencontre de Rütjer et de la poésie de Paul Celan (mai-juin 2001)
La coopération avec le Heinrich Heine Institut est encore plus poussée dans le cadre de la préparation d’une exposition commune „Résonnances/Rezonanz“. Paul Celan poète germanophone originaire de Bukovine décida de vivre à Paris où il fut lecteur à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, du lendemain de la guerre à sa mort en 1970. Traducteur et surtout poète il a laissé une oeuvre majeure en langue allemande alors qu’il vivait en France. Il est celui qui a prouvé qu’une poésie était possible après Auschwitz. Rütjer Rühle né à Gdansk, a connu les bombardements de la guerre, l’exode. Installé d’abord en Allemagne de l’Ouest, il a décidé de vivre en France. Il en prit la nationalité. Son oeuvre picturale est empreinte de la conscience du désastre et de la richesse infinie de toutes les cultures. Entre Afrique et tradition occidentale, Rütjer ouvre des chemins vers de nouvelles cosmogonies. Au cours de son parcours, il a rencontré l’oeuvre de Celan. Cette poésie et sa peinture sont entrées en résonnance.
Donc sur des relations complexes avec le passé avec en arrière-plan le choix de vivre en France, nous retrouvons la question des liens entre littérature et les autres formes de création artistique. L’exposition comprendra des livres-objets-peintures incluant des textes de Celan, ainsi que quelques toiles et sera répartie entre les salles du Heinrich-Heine-Institut et de l’Institut français.
Elle sera accompagnée d’une exposition de documents originaux sur le séjour de Celan en France et ses oeuvres.
Le jour du vernissage une lecture sera organisée en français et en allemand en présence de Jean-Pierre Lefebvre, élève et traducteur de Celan. Des conférences et des lectures seront organisées au cours de l’exposition.
Un catalogue a été édité pour mieux faire connaître les deux artistes.
L’actualité de Celan est aujourd’hui rendue patente par l’achèvement de la publication de ses oeuvres complètes en allemand et la préparation de l’édition de certains de ses poèmes et de la correspondance avec sa femme pour cet hiver en France.
Un colloque et une exposition consacrée aux oeuvres de Celan et de Gisèle Celan-Lestrange, sa femme, qui fut peintre, est prévue au Schloss Moyland, près de Clèves à 80 km de Düsseldorf, pour novembre 2000. Nous soutenons le colloque et allons ainsi pouvoir préparer notre propre opération.
Cette exposition est une initiative de l’Institut français mais elle est maintenant devenue un projet porté en grande partie par nos partenaires (sur le plan humain et financier). La Kultur Stiftung NRW vient d’accorder une subvention de 20.000 DM au projet. La publicité assurée par la ville de Düsseldorf (banderole, affiches), l’intérêt toujours accordé au Heine-Institut ne pourront que donner un meilleur écho à l’ensemble des manifestations. „Résonnance“ profite d’un commun intérêt de nos maisons pour les relations entre la littérature et les autres arts et pour les relations entre nos deux langues et cultures. Elle va constituer la toile de fond de toute une série de manifestations consacrées à la poésie dans ses relations à l’art contemporain.
III.2. Une série de lectures de poètes français et allemands
En collaboration avec le Litteratur Büro NRW, la Maison des Ecrivains de Paris, le Centre Régional des Lettres du Languedoc-Roussillon et la Région Alsace, les consulats francophones, nous allons organiser des lectures de poètes francophones pendant un mois et demi ; sont déjà prévus :
Alain Lance
Michelle Grangaud
Olivier Cadiot
Jacques Reda
plus quatre autres.
Une nuit du jazz et de la poésie a donné l’occasion d’explorer des formes poétiques pratiquées des deux côtés du Rhin. La Alte Schmiede où nous organisons nos concerts de jazz est installée au coeur d’un quartier d’artistes et se prêterait bien à ce projet. Voir La promotion des jazzmen français en Rhénanie du Nord-Westphalie
Des jeunes artistes francophones de la Kunstakademie pourraient proposer des travaux sur ce thème (cf. Melle Loerer), on peut penser aux vidéos et créations de Dominique Jumelle.
Les oeuvres de Fritz Schwegler, les poèmes de Cadiot, autant de pistes possibles ont été mises en avant.
La conclusion de ce printemps de la Poésie correspondra à la Foire du livre de Düsseldorf. Chaque année des poètes du pays invité au Salon de Francfort sont normalement invités, en 2001, le thème retenu sera la poésie du Rhin, une péniche poétique embarquera les auteurs et leur public le 16 juin pour une croisière de six heures.
III.3. Les Lyrikertreffen de Münster 2001
Des négociations eurent lieu pour déterminer comment les Lyriker Treffen 2001 pourraient intégrer une partie de notre projet mais la programmation était plus tournée vers l’Europe orientale.
III.4. La Poésie et ses revues en France et en Allemagne
Une rencontre d’éditeurs, de responsables de revues littéraires des deux pays et d’auteurs sera organisée comme cela avait été le cas en 1986, pour faire un état des lieux et favoriser les échanges et les traductions. Les Journées du 15 et du 16 juin, avec la Péniche poétique se prêteraient à ces échanges.
Le projet va être proposé à la Bosch Stifftung pour financement.
III.5. Un colloque sur la poésie et sa transmutation sous d’autres formes esthétiques
En collaboration avec les partenaires déjà cités, le thème qui est au coeur de l’exposition „Résonance“ serait traité par des universitaires. M. Lothar Jordan accepterait de prendre en charge l’organisation du projet.
L’Université de Düsseldorf est désireuse de prendre part au projet.
III.6. Séminaire européen de poésie au Schloss Mickeln (2-3 juin 2001)
Le Litteratur Büro désirerait aussi réunir des poètes européens à l’occasion de la Pentecôte pour un séminaire de travail. Il dispose des locaux récemment rénovés d’une résidence du XIXeme siècle.
Nous aurions alors à proposer et inviter deux poètes francophones.
III.7. Un concours lycéen
Comme en 2000, mais avec un travail plus précoce de préparation et une définition différente du concours, un concours sera organisé dans les lycées.
CONCLUSION :
Le pouvoir de fascination et d’attraction d’une langue ne s’exerce pas seulement par des arguments rationnels ou au travers de la conscience de publics cultivés, agir en faveur d’un projet „gratuit“ pour ne pas dire fou, un projet qui met en jeu les acteurs locaux et ne reste pas clandestin s’inscrit ainsi dans une action en faveur de la langue française.
Les lycéens et les étudiants seront notre premier public cible pour les lectures et les concerts. Nous organiserons ces manifestations avec les établissements de la région en coordination avec les Instituts français de Rhénanie. Les jeunes ont déjà fait la démonstration de leur capacité à se déplacer. Si comme c’est le cas ici, les enseignants d’allemand et de français sont concernés, nous bénéficierons d’un meilleur écho.
Note de mai 2001 : Les printemps des poètes en Rhénanie du Nord-Westphalie (1999-2000-2001)