La passion du rugby
- Pays de Galles - France, le 23 mars 1968.
Le rugby a fait partie de mon éducation. Ainsi en CM2 , à l’école primaire de Lisle-sur-Tarn, dans la classe de M. Vidal, le rugby était roi. M. Vidal, directeur de l’école, logeait de l’autre côté du couloir qui conduisait à la salle de cours.
- Le Grand Chelem 1968
Le samedi après-midi, car nous avions alors seulement deux jours de repos par semaine, le jeudi et le dimanche, cet instituteur à l’ancienne extrayait le téléviseur noir et blanc de son salon. Une table à roulettes et des rallonges transformaient l’école en une annexe des stades de Colombes, de Twikhenham, d’Arms Park, de Lansdowne Road et de Murrayfield. Et cette année-là fut exceptionnelle. Certes quelques événements occupèrent ensuite l’actualité politique mais, surtout, le XV de France remporta le 23 mars 1968 le premier Grand Chelem de son histoire en étant vainqueur des quatre autres Nations ! Ah le souvenir de Gachassin, des Camberabero, de Spanghero, de Villepreux ! Nous sortîmes, exaltants, dans la cour et avec un ballon de rugby, sous l’œil ému de M. Vidal et M. Aymes, nous rejouâmes les phases de jeu de la victoire !
- L’équipe de Lisle en bleu et noir en 1971 (André Nassivet, Alain Callas, P. Lasserre)
L’année suivante je rejoignis l’équipe de rugby du village, l’Association sportive lisloise créée en 1920, en minimes puis en cadet. Des problèmes de genoux puis les études, les classes préparatoires à Toulouse m’en éloignèrent.
C’est à Paris, à partir de 1986, que je me remis à jouer dans une équipe de vétérans, les Crocolions de Meudon. Je fis un temps l’arbitre des matches amicaux pour finalement reprendre ma place devant comme talonneur. Nous jouions contre les anciens du Stade français, de Suresnes, d’Antony, de Sceaux, de Trappes, d’Issy et d’ailleurs, parfois des corpos ou des députés, et ce fut le temps, le vendredi à 20 heures ou le samedi à 10 heures, des plus belles rigolades qui soient. Ce fut aussi une émotion immense quand nous pûmes jouer dans le temple du rugby de mon enfance, au stade Yves du Manoir de Colombes, abandonné maintenant au profit du Parc des Princes.
- Dusseldorf, 1999
- Dusseldorf,1999.
J’ai apporté du Champagne et des flûtes dans mon sac de sport pour célébrer l’événement !
Philippe Boudot était le capitaine-président à vie. Le club se déplaça aussi, aux Etats-Unis et en Roumanie avant mon arrivée, puis en Belgique et en Allemagne. Dans notre équipe jouaient des journalistes, des réalisateurs, des avocats, des dentistes, des profs, des flics (Denis Astagneau, Michel Picard, Jean-Pierre Salmon, Jeff Kemerc’h, Ivan, Uli, Frédéric et bien d’autres). Les troisièmes mi-temps commençaient "Au Panda" à Boulogne et s’achevaient au "Bedford" (rue de la Soif à Mabillon). Le bar-restaurant de Pierrot, en face du CNRS de Meudon, était notre QG.
J’en arrivais même à créer une équipe mixte au lycée franco-allemand pour que mes élèves connaissent ce bel esprit !
Les Crocolions participèrent à la performance de Marie-Hélène Delemolle en 1999 à Düsseldorf et nous conclûmes par un match avec d’anciens internationaux en 2005 pour la Coupe du Monde. Ma carrière s’acheva alors.
Mais en Grèce puis au Maroc j’organisais encore des retransmissions du Tournoi des Cinq Nations devenues Six Nations. Dans le hall de l’Institut français d’Athènes, sur un grand écran, on vivait les grands matchs en compagnie des amateurs grecs, irlandais et rarement anglais. C’était un moyen de réunir les sponsors et les partenaires diplomatiques. Le rugby demeurait vivant.
En 2005, à l’occasion de la Coupe du Monde, un tournoi de vétérans fut organisé avec des Internationaux sur les terrains d’HEC à Jouy-en-Josas. Le département des Yvelines régalait. Ce dernier match fut suivi par un dîner de gala dans la Galerie des Glaces du château de Versailles. Apothéose royale !
- L’emblème brodé des Crocolions
- Match profs-élèves au Lycée franco-allemand de Buc (1994)
- Match profs-élèves à Lycée franco-allemand de Buc (2)
- Match de gala, Jouy-en-Josas,2005. AP, Denis Astagneau, Romain et Philippe Boudot